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par tel conte deſtourner leurs bourgeois & citadins de voyager ſur mer ? Sacrilege de Laomedon.Neptun & Apollon furent ſeruiteurs de Laomedon, Roy de Troye, parce qu’il employa à ſon proffit, & pour faire les murailles de la ville, l’argent dedié pour les Sacrifices de ces deux Dieux, lequel toutefois il ne rendit pas aux Religieux, comme il auoit promis. Mais les pauuretez & miſeres qu’il endura pour n’auoir tenu conte de Neptun, que denotent-elles, ſinon qu’on ne peut negliger le ſeruice de Dieu, que malencontre n’arriue puis-apres ? Enfans de Neptun que denotent.Et cette ſi grãde quantité d’enfans qu’à Neptun, qu’eſt-ce autre choſe que la fertilité de la mer ? Car ſi la nature ne faiſoit multiplier les poiſſons d’vne eſtrange ſorte, la mer en ſeroit bien-toſt deſpourueuë, veu qu’à peine les eaux en peuuent autant produire qu’on en deuore. Voila pourquoy l’on nommoit tous les enfans de Neptun, cruels, comme ſont ordinairement les gens d’eau. Expoſition morale.Expoſons maintenant ce qui peut ſeruir pour l’edification de la vie humaine. Et premierement, comme ainſi ſoit que liberalité & largeſſe eſt la premiere, & comme la Royne de toutes vertus, & n’appartient à autre qu’à Dieu, ou aux Roys, on iugera auec raiſon que le plus grand vice de tous eſt l’ingratitude & oubliance des bienfaicts, qui ne peut eſchoir qu’en vn courage ſordide & abiect. Liberalité autant digne d’vn Prince que l’ingratitude en eſt indigne.Pour cette cauſe les Anciens feignent que Neptun reconnut le plaiſir que le Dauphin luy auoit faict : & afin que la memoire de ce bienfaict fuſt eternelle, & que ſes deſcendans fuſſent par ce moyen exhortez à s’eſuertuer à bien-faire, l’on donna le nom de Dauphin à vn certain nombre & rang d’eſtoilles, en faueur d’iceluy. Religiõ , pieté & recognoiſſance & recõmandees par la fable de Laomedon.Ce que Laomedon fut chaſtié & encourut pluſieurs afflictions & calamitez pour auoir meſpriſé les Dieux, c’eſt pour induire les hommes à pieté & au ſeruice de Dieu ; d’autant que quiconque aura ſeruy Dieu purement & ſaintement, auec vne vie religieuſe, & integrité de mœurs & qui aura rendu à Dieu le deuoir & l’honneur qui luy eſt enjoint par les Sages ; cettuy-là ſeul aura paix eternellement enuers Dieu, éuitera beaucoup d’incommoditez, & en toutes aduerſitez, ſe conſolera ſur l’innocence de ſon ame. Mais celuy qui mettra en arriere Dieu, autheur de tous bien-faicts, & pere de tous les hommes, comment pourra-il eſtre homme de bien, iuſte, & attrempé ? & s’il ne peut eſtre rien de tout cela, comment s’empeſchera-il de choir en beaucoup de diſgraces ? Les Anciens doncques par cette Fable de Laomedon nous exhortoient à religion & reconnoiſſance des biens & plaiſirs que nous auons receus : & nous mettoient deuant les yeux l’inconſtance de fortune, puis que meſme les Dieux faiſans mal leur deuoir enuers Iupiter, chaſſez du Ciel furent contraints par neceſſité de ſe mettre au ſeruice d’vn homme. Fable d’Hypolite expliquee.Theſee eſt tres-mal auiſé de deſirer la mort à ſon fils Hippolyte, fauſement accuſé par ſa belle-me-

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