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me au 2. liure de la nature des Dieux : Toute la force & nature de la terre eſt dediee au pere Dis, que les Grecs nomment Pluton, parce que tout retourne en terre, et tout vient de terre. Voiez le 16. chap. du 3. liur. Et d’autant que ce qui eſt vne fois mort, ne reuit iamais en pareille qualité ; pour cela les Anciens ont dit que Pluton auoit les clefs, qui ferment ſi bien les portes des Enfers, que l’iſſuë n’en eſt libre à perſonne, comme teſmoigne Pauſanias és Eliaques. Il rauit Proſerpine, fille de Cerés, parce que (comme dit Ciceron au 2. de la nature des Dieux) c’eſt celle que les Grecs nomment Perſephone, & veulent qu’elle ſoit la ſemence des grains ; & feignent qu’eſtant cachee ſa mere vient à la chercher comme dit Euſebe au 2. liure de la preparation Euangelique. Que Pluton ſoit la vertu & la force de la terre, & par-fois la terre meſme, Orphee le teſmoigne en l’hymne de Pluton : Car tu fais foiſonner tous les fruicts de la terre. Ainſi doncques la force de la terre attire à ſoy les racines des grains en bas : Cheuaux de Pluton.c’eſt pourquoy l’on dit que Pluton rauit ſous terre Proſerpine, emmenee par quatre Cheuaux, parce que les fruicts de la terre ſont quatre mois à prendre racine en bas. Claudian au 1. liure du rauiſſement de Proſerpine nomme ainſi ces cheuaux : Orphné fougueux ronflant, Æthon leger & viſte Plus que d’vne ſagette en l’air volant la piſte, Nycté le braue, honneur du haras infernal, Et Alaſtor portant de Pluton le ſignal. Or ce n’eſt pas tout que de faire vne fiction ; il faut l’orner de ces circonſtãces . Ce fut donc, ſelon l’aduis d’Orphee, prés d’Eleuſe en la ſeigneurie d’Athenes, que Pluton ſe fourra ſous terre, auec ſa Proſerpine : O Pluton tu rauis d’une addreſſe galande La fille de Cerés, treſſant vne guirlande De mainte belle fleur qu’elle cueilloit au pré. Tu l’enleuas ſoudain en ton char diapré A quatre Cheuaux noirs, & l’emportas ſous l’antre Cecropin prés Eleuſe, où la porte eſt qu’on entre Au palais Stygien.— Expoſition morale.Neantmoins il faut pluſtoſt accommoder aux mœurs & à l’inſtruction de noſtre vie, ce que nous liſons touchant les Dieux infernaux ? que de penſer qu’ils l’ayent reallement & de faict executé. Car combien de ſoucis, combien de tourbillons, d’ennuys & de faſcheries bourellent les eſprits des riches ? Certes il eſt bien neceſſaire que les hommes ſoient premierement ſurpris d’vn aueuglement d’eſprit, que de ſe mettre à amaſſer force biens, pour leſquels il ſe faut long-temps trauailler, pour iouyr fort peu voire bien ſouuẽt point du tout, de ce qu’on aura acquis. Que ſi quelqu’vn veut bien-toſt deuenir riche, il faut qu’il conniue & ferme les yeux à toute probité & inno-

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