Il y a toujours, dans les regards que je vois posés sur moi, comme une inquiétude et un soupçon. Le pire est qu'ils sont justifiés, au fond, parce que ma réalité intérieure, mes valeurs, me semblent différer profondément de celles d'autrui. Il y a cette part réservée, incommunicable, non délivrée encore, et qui me tient prisonnier. Tout est dès lors spectacle et jeu entre acteurs masqués. Mais dès que je suis convié à monter sur la scène et à jouer ma partie, je n'y suis plus, ignorant les règles et ne croyant pas au jeu. Il s'ensuit que je joue faux, interprétant mal les répliques de mes partenaires d'un moment ; ma voix déraille, ne peut tenir le ton et la mesure. Je le sens aussitôt, j'en souffre,