Jean ARABIA
67, rue de Biancourt
BOULOGNE (Seine)
A Jean Paulhan
Mon cher Jean Paulhan,
Je puis enfin vous adresser la suite et fin de « l'essai de Manifeste FRATERNALISTE », dont je n'ai pu vous remettre, le vendredi 2 mars, que les 7 premiers feuillets.
Cet essai est l'entrée en matière du manuscrit des « Étoiles et Bolides », qui sera maintenant complet, comme je l'entendais.
Je vous demande pardon, mon cher Jean Paulhan, d'avoir été obligé de vous présenter les Étoiles et Bolides en trois reprises différentes.
Je sais que vous êtes diantrement tenu par vos divers travaux ‑ beaucoup plus que moi-même par les miens ‑ (Quoiqu'ils m'accaparent beaucoup trop, à mon gré) et j'eusse aimé vous remettre le manuscrit, en un seul bloc, ce qui eut facilité votre lecture.
Je regrette aujourd'hui de n'avoir pu faire autrement – et je me dis bien que désormais, il ne doit être plus question pour moi d'être pris à court.
Quand on présente un manuscrit, j'entends bien maintenant, qu'il doit être complet.
Il y a tout de même une raison à ces 2 retards [incommodes ?] : j'avais cet essai – que je portais en moi depuis longtemps – absolument dans mon esprit avec ses huit paragraphes, comme s'il était déjà écrit !....
Hélas !.....je me suis déjà fabriqué, comme Montaigne, une mémoire de papier, qui n'est pas encore au point – mon fichier et mes dossiers alphabétiques traînent un peu au hasard, pour l'instant, faute de place
et j'ai perdu beaucoup de temps à la recherche de certains documents qui étaient indispensables !....
Voilà donc les deux retards incommodes motivés, un tant soit peu, et je suis persuadé que vous me comprendrez….. merci encore.
Si comme je le souhaite, grâce à vos bons soins,
T.S.V. P.