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Jean ARABIA 67, rue de Billancourt BOULOGNE (Seine) ------ Samedi 2 Novembre LVII Cher ami, Je suis à la fois malheureux de vous savoir souffrant, et content de v. savoir guéri. A bientôt donc et tout amicalt je me croyais invulnérable, sauf ma blessure, et bien non ! J'ai eu un peu la guigne : le lendemain de vous avoir vu à La Nouvelle, la grippe m'a pris. Le Docteur avait bien dit : Ne pas se lever de 4 jours. Ma foi j'avais eu 40 l'avant-veille. Le troisième jour ‑ 37° 3. Je suis guéri (pensai-je) et je me lève… Ma femme gronde… Je me rase et puis m'évanouis, prends froid et me trouve au dodo, très mal ! Le Docteur revient, gronde aussi : quel imprudent je fais…. une jolie congestion. Ma femme et le Docteur avaient raison. Quand on est malade, il faut obéir : ça m'a coûté cher, cette fois d'en faire à ma tête : 17 jours de souffrances et de dodo forcé ! Enfin, j'en sors de ces tristes ténèbres, je vais bien, j'ai repris mes travaux (doucement certes !) d'ici quelques temps, j'espère dans la bonne norme dynamique. (sauf qu'après cette secousse, je me sente vraiment vieillir.. mais j'espère que non). Aujourd'hui j'ai retrouvé les plaisirs de la promenade ; la rue parisienne bruissante et un bon petit soleil en plus, mon complice, presque aussi chaud qu'en notre cher Roussillon. Dès que je serai revenu vraiment actif, (et je suppose que ça ne tardera pas trop) je viendrai vous revoir à La Nouvelle et nous aurons plaisir à recauser. Je prendrai

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