Jean ARABIA
67, rue de Billancourt
BOULOGNE (Seine)
Tout ce qui est humain et fraternel est nôtre.
Mercredi 6 Août 58
Cher Ami,
Vous êtes vraiment magnifique, descendant de nos si chers et grands noms qui marquent (et peut-être la marquerons-nous aussi) l'étoile des plus jolis vents du midi latin et fabuleuse MEDITERRANÉE ;
descendant (aussi) votre perron pour traverser la Manche. (1)
Je crois que vous êtes à Manchester à cette heure, et souhaite que la côte anglaise vous apporte mille joies et aussi d'agréables soleils dignes d'immortaliser nos plus aguichantes ballerines – celles de nos vingt ans, et même les autres – mais ne vous fasse pas oublier votre promesse d'un « papier » à votre seul goût, (et trentaine de lignes) pour
PEUPLE UNIS.
Merci très affectueux.
A vrai dire, je suis content aussi que les raisons du bloc-notes de notre très aërien et superbe et immortel ami, François Mauriac, en ce qui concerne le
L'Histoire d'O – qu'hélas ! je n'ai point lue, non plus – soient tout le contraire des miennes.
Ce qui m'ennuie c'est que les raisons mauriaciennes vous « ont peiné » (2) tandis que les miennes vous eussent réjoui.
Si vous pouviez vous échapper de vos travaux et ainsi vous décider à venir nous voir, cela ferait plaisir à ma femme et m'agréerait tellement.
Je pars en vacances – et même je crois