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FERNAND BALDENSPERGER Fernand Baldensperger vient de mourir, à l'âge de 86 ans. Né dans les Vosges, à Saint-Dié, où fut baptisée l'Amérique, il se montra, durant les cinquante années qu'il consacra à l'enseignement supérieur, un artisan efficace et étonnamment modeste du rapprochement intellectuel de la France avec tant d'autres pays. Il avait fait ses études à l'école primaire et au collège de Saint-Dié, puis à Paris, au lycée Louis le Grand. Agrégé à vingt-et-un-ans, il entra directement dans l'enseignement supérieur, après avoir fait son service militaire au 26e de ligne, à Nancy. Sa carrière universitaire ne fut interrompue que par la guerre de 1914, au cours de laquelle il obtint la Croix de guerre, puis se vit chargé de mission en Scandinavie (1916) et aux États-Unis (1917-1919, Université Columbia, à New-York) : il fut professeur à la Faculté des Lettres de Nancy (1894-1900), de Lyon (1900-1910), de Paris (1910-1935), détaché à l'Université de Strasbourg (1919-1923). Chaque année, il était appelé à l'étranger : tous les pays d'Europe, l'Extrême-Orient, l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud connurent ses cours et ses conférences, dont la littérature comparée était le thème essentiel. En 1935, il fut demandé par l'Université Harvard, à Boston, et y resta jusqu'en 1940. Il fut alors nommé à l'Université de Californie (Los Angeles) et ce fût là qu'il attendit la fin des hostilités. Lorsqu'il rentra en France, il tint à rester à Paris, pour être près de la Sorbonne, près surtout de l'Institut de Littérature comparée et de la revue qu'il avait fondée en 1921 avec l'un de ses plus glorieux élèves, Paul Hazard.

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