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[1952] Calcutta - Les vaches se promènent gravement sur les trottoirs ; quelquefois traversent la rue pour voir de près une boutique - non pas une boutique de choux-fleurs, mais le plus souvent une boutique de sacs à mains ou de valise - c'est visiblement l'odeur du cuir qui les intéresse - qu'on puisse devenir si peu vache tout en sentant le cuir, cela visiblement les surpasse. Il y a là pour elles comme un au delà de la vache, auquel elles pourront peut-être prétendre un jour - Pour l'instant elles se promènent, sans souci des contingeances [contingences] – elles montent même dans des autobus à plate-forme conçus pour elle, et très recherchés des Indiens qui est [estiment] interprètent comme un signe favorable le fait d'avoir voyagé avec une vache - ces autobus sont toujours pleins de gens qui vont n'importe où et qui ne vont nulle part, qui attendent l'instant où une vache va se décider à monter sur la plate-forme, s'y trouvant mal à l'aise et redescendant aussitôt tout de suite par l'autre côté - si le conducteur n'a eu la présence d'esprit de mettre sa voiture en marche [mot biffé illisible] tandis qu'elle passait - alors ce sont des hourras et des tours à n'en plus finir dans la ville, brûlant tous les arrêts, dans une envolée de cortège.

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