[1952]

Il faudra bien que je retrouve un jour

le doux plaisir de t'avoir dans les yeux.

Un homme comme toi, nous ferons tant il faut lui faire l'amour

qu'il faudra tant et si bien qu'il en reste amoureux.

Un homme comme toi, il faut y revenir

l'avoir à soi, le couler dans ses bras,

Le sentir fondre et lui appartenir

comme une rive au courant qui s'en va -

Mais, je le sens, ma jeunesse s'eloigne,

qui sait, qui sait quand nous nous reverrons

S'il suffira que je te dise « allons »

pour que l'amour à nouveau nous empoigne -

Et le plaisir qu'avaient nos deux visages

sûrs de leur corps, d'un appétit commun

Va-t-il sombrer sous le poids mort de l'âge,

Un homme comme toi, que j'avais sous la main

Oh mes amants venez donc le couvrir,

de votre poids plus lourd que son destin

Après la mort, il lui faudra courir

Mais vous pouvez me faire en chœur les malins,

Un homme comme toi, je n'en reverrai qu'un -