Beyrouth, 25 mars [1929]
J'admire en vérité, cher ami, qu'il ait pu vous venir un doute sur la valeur de votre admirable étude. L'on vous fait beaucoup de reproches, dites-vous. Supportez les sans trouble. Sachez que rien n'est plus pénétrant, ni plus fort, ni plus juste que ces pages d'une élégance supérieure et d'une lumière souveraine. Je voudrais les avoir écrites et vous le dis naïvement, tant il s'y mêle de finesse à la vigueur la plus virile. Au prix de cette analyse, je m'accuse de voir combien l'homme de « l'infatigable esprit » paraît soudain fatigué, un Narcisse un peu fourbu. Si Valery s'est irrité de votre analyse, il fait montre d'un petit esprit et d'une grande vanité. A vrai dire, comment l'homme qui se croyait le seul à si bien connaître son fonctionnement, accepterait-il de voir son mécanisme démonté d'une façon si simplement victorieuse. Il est vexé de n'avoir pas