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Beyrouth, 8 aout 1930 Bien cher ami Votre lettre m'a fait grand plaisir, m'a fait grand bien. C'est l'été surtout que l'on ressent ici ce qu'il y a de désertique, d'oppressant dans cette Asie collective, millénaire, continent de l'anonymat, qui a réussi à faire rentrer dans le repos le devoir même de la connaissance. Parfois je souhaite me perdre dans cette indifférence : je la sens qui m'envahit par en bas comme un brouillard les fonds de vallée. Cependant la désolation et l'aridité font étinceler ses sommets qui refusent se s'éteindre. Le fakirisme d'un occidental ne sera jamais complet

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