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[Jean Paulhan à J.C. Cassou] nrf 25 avril 1954 Cher Jean, il y a dans votre lettre du 12 Janvier, une contradiction qui n'a pas pu vous échapper. Car vous dites, d'une part, que "la littérature est chose frivole"; mais d'autre part: "ce qui est sérieux c'est de faire quelque chose en honnête homme, un livre par exemple". A peine ai-je besoin de vous faire remarquer que la littérature, c'est des livres. (Mais vous me direz que ce sont les livres des autres.) En tout cas, grand merci de votre promesse. Elle m'est précieuse. Et bien sûr, vous ne serez à côté d'aucun incivique, fût-il français. - : - : - : - Ce qui est horrible dans ces affaires-là, c'est de confondre les questions, c'est de ne pas savoir de quoi l'on parle. C'est (pour dire les choses simplement) d'être bête. Et par exemple, si Rebatet s'est mal conduit, de refuser de s'apercevoir que lesdeux étendards Lucien Rebatet, Les Deux étendards, Gallimard, 1951. ou les épis mûrs Lucien Rebatet, Les Epis mûrs, Gallimard, 1954. sont les plus beaux romans qu'on ait vus depuis vingt ans: ceux où l'élan romanesque, en tout cas (ce n'est pas le tout du roman) est le plus authentique, et le plus frappant.

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