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– Pour ce qui est de mes observations de l'autre jour, elles étaient simplement celles que j'aurais formulées au Comité de Direction si j'y avais assisté le 17 janvier. Tu t'abrites constamment derrière le Comité, tu lui fais partager tes responsabilités aux yeux des étrangers. En réalité le Comité n'exerce aucun contrôle affectif, et les directives qu'il donne ne sont pas suivies. Alors à quoi bon ?
Laissons DevalJacques Boularana, dit Jacques Deval (1890-1972), dont le roman Marie Galante, 1931, est recensé par Denis Marion dans La Nouvelle Revue Française de janvier 1932, p. 159., je n'attache à Deval aucune importance. Tu parles de SimonePauline Benda, Madame Simone ou encore Simone (1877-1985), comédienne et écrivaine, a publié Le Désordre chez Plon en 1930. R. Fernandez en a rendu compte dans La Nouvelle Revue Française de décembre 1930, pp. 891-894. : ce n'est pas moi qui ai accepté de publier l'apologie sans réserves de Désordre.
Pour Poulaille, la chose peut se discuter et je n'accuse pas Marc BernardM. Bernard, Notes : romans et récits, « Le Pain Quotidien, par Henry Poulaille », La Nouvelle Revue Française, février 1932, pp. 302-303. de le prôner. Je t'accuse d'avoir choisi Marc Bernard pour parler de lui (ou d'avoir accepté qu'il en parlât). Devant le populisme et le prolétarisme, la N.R.F. doit avoir une doctrine et c'est un des rédacteurs habituels qui doit traiter la question ou un collaborateur dont les idées concordent avec celles du comité. Il y a des livres sur lesquels on peut accepter indifféremment une note dans un sens ou dans un autre à condition que la note soit bonne. Mais il en est d'autres (tous ceux qui se rattachent à un courant discuté ou qui sont d'une personnalité tranchée) à propos desquels le Comité doit décider si on en dira du bien ou du mal et à propos desquels la revue doit avoir une ligne cohérente. A toi de choisir ensuite l'exécutant.
Laisse-moi sourire quand je t'entends dire qu'on fait à la N.R.F. « confiance aux collaborateurs ». En réalité quand tu veux