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le 27 Janvier 1932 Mon cher Benjamin, Ta lettre est bien surprenante ; et ce n'est pas le mot affectueusement, qui la termine, qui m'a le moins surpris. Je pense que tu l'as écrite dans un moment de colère, et qu'elle te semble à présent aussi injuste qu'à moi. Je veux le penser du moins. Mais je te réponds. La note d'Arland, où il est question de R.C. a paru dans la revue telle exactement que tu l'avais lue en épreuves. Tu la trouveras dans la NRF du Ier février 31, page 280. Tu me reproches de « m'abriter derrière le Comité ». Or c'est toi qui m'as conseillé, à propos d'une nouvelle que j'avais refusée à Girard, de ne pas refuser en mon nom (ce qui avait fait dire à Girard : « mais enfin, qu'est-ce que c'est que ce Paulhan, d'où sort-il ? Etc. » Je te répète ce que je tiens de toi) mais au nom du Comité. Ce que j'ai fait, en effet, dans la suite, assez souvent. Sur ton seul conseil – qui venait d'ailleurs, il me semble, d'une gentille intention. Tu me dis d'autre part que les « directives » du Comité ne sont pas suivies. Lesquelles ? Précise. Je ne vois trace de directives dans tes autres critiques. Et il n'a jamais été question entre nous d'une attitude immuable à prendre en face du populisme et du prolétarisme. Nous avons parlé de tel livre (populiste), de tel roman (prolétarien) ; nous avons jusqu'à présent ignoré le populisme. Cela ne me paraît pas si sot, ni si injuste. Mais enfin la question peut se discuter. Parlons-en au prochain Comité, si tu veux. Jusque-là il me semble que tu te contredis. J'en viens aux notes que tu cites : Ce n'est pas moi qui ai « déniché » Massot : c'est Gide qui me l'a proposé. J'ajoute qu'il m'a paru juste que l'opinion de Gide sur Herbart (opinion que je suis très loin de partager) fût exprimée dans la revue. Ce n'est pas moi qui suis « allé chercher » Drieu ; c'est lui qui s'est proposé. J'ai eu plusieurs raisons

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