[dimanche] 12 juin 1932[à Daumal?]
Mon cher ami,
Voudriez-vous que nous fixions notre réunion au lundi 20 juin ? Voulez-vous aussi que nous nous rencontrions chez moi, à Châtenay, dès le dimanche soir ? Ainsi pourrions-nous commencer notre entretien le lundi matin d'assez bonne heure, et parfaitement reposés.
Il me semble que nous pouvons dès maintenant nous entendre sur plus d'un point. Dites-moi si je me trompe (en ce cas, ce sont ces points mêmes qui pourraient devenir entre nous objets de dispute).
C'est une suite de réflexions sur les Lettres et sur le Théâtre ou la Poésie qui nous a conduits également à l'approche ou à la connaissance d'une vérité – hors de laquelle toute opération proprement littéraire ou toute réflexion sur les Lettres (de l'ordre de la critique littéraire, par exemple) nous paraît misérable. Cela, soit que les Lettres soient en effet plus propres que tout autre sujet à la révéler, soient qu'elles aient été pour nous l'occasion qu'aurait pu offrir aussi bien toute activité.
Sans vouloir préciser ici de quel ordre, de quelle nature est cette vérité et si nous nous accordons sur elle en tout point (ce sera là l'objet de notre entretien) il faut remarquer que sa connaissance prête infiniment à dégradation ou à ruine : et