Le 5 septembre [1934]
Cher ami,
cela m'attriste ce que vous me dites de vos vacances. Expertus loquor : à peine y a-t-il 4 jours que le calme et retors lac helvéto-savoyard nous infligeait à Vera et à moi une violente angine, qui s'achève avec grandes peines dans les gorges. Quant à la gingivite, j'ai connu ça, les gencives passées à la paille de fer et le délicat travail de ciselure qui vous dégage les dents en ligne nette. Même des tempêtes, nous les avons eues. Avec des vagues plus grosses que des sangliers.
Je viens d'écrire 2 airs du mois (mais la fièvre m'a récemment si chahuté le grenier que je ne sais ce que ça vaut) ; je vous les envoie, et les autres à mesure. Je regrette de n'avoir pas pensé, au dernier moment, à demande qu'on me fasse suivre Le Mois, qui est la revue favorite du Dr. Faustroll. (le Dr . se porte toujours aussi bien que mal, merci ; il ajoute : ce n'est pas peu dire ! – C'est sa marotte, comme aussi au régiment, dès que sonnée l'extinction des feux, solebat hululare commilitonibus : SKIFÔTÈTKONPOURÈTREUREU!) J'ai beaucoup aimé les pointes (deux ou trois bien plantées suffisent à supporter et mettre en plis des draperies même lourdaudes) de J[ean] G[uérin] dans les 3 derniers A[irs] d[u] M[ois] Suggérez-lui d'en faire souvent, ça donne le ton juste qu'il qu'il faut.