Évian (les Bains sont finis), [symbole de mercure]di [mercredi], 19 septembre. [1934][symbole du soleil] in [signe de la vierge] Cher ami,

supposant que vous êtes encore à la Vigie et espérant que vous y avez enfin de beaux jours, je vous écris encore là. Je vous ai fait envoyer (car je ne sors guère, l'angine, comme il est de mode cet été, ayant récidivé en abcès dolorifique, redoublé et insomnieux) hier La Vie des Hassidim traduite par Ph. [Philippe] Lavastine. C'est la première partie d'un des livres de Martin Bubber [Buber] ; la suite est en anecdotes et apologues, et Lavastine est en train de les traduire ; mais je crois important que ce début paraisse d'abord – Dites-moi ce que vous en pensez – en esprit d'abord, puis du point de vue de la publication possible en revue, et enfin de l'édition – Bien entendu, s'il est utile (comme probable) d'écrire quelques lignes d'introduction pour situer historiquement, c'est facile – Lavastine a écrit à M. Bubber [Martin Buber] en lui envoyant une copie de sa traduction, car il ne voudrait pas la publier avant d'avoir son autorisation – mais il y a peu ou néant de chances qu'il ne l'ait pas.

Pas fameux, mes airs du mois, hon ? Dès que (bientôt) je pourrai sortir vraiment, circuler à Genève et autour, je retrouverai la veine. Ce seront, pour cette fois, des airs du mois mous, des airs de vacances, comme m'écrit Georgette Camille d'une île nordique fortunée