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12 octobre 1934. Cher ami, Ma dernière lettre était redondante d'inutilité, puisque j'ai reçu le lendemain l'argent et que j'ai oublié d'insérer la pataphysique. Merci beaucoup pour votre intervention. Ainsi nous pourrons respirer. J'ai en vue plusieurs collaborations à des journaux ou revues suisses, la seule qui semble être à espérer pour prochainement est à la page littéraire du dimanche du quotidien La Revue, de Lausanne. C'est à ce sujet que je voulais, dans mon absent « P.S.  », vous demander de me faire envoyer, dans la mesure du possible des livres dont j'aimerais – je crois – parler : le dernier livre de Jouhandeau (j'ai oublié le titre) – L'Île d'E. [Eugène] Dabit, Anny de M. [Marc] Bernard – et surtout Les Amis Inconnus  : le peu que j'en ai lu m'a fait vraiment joie – Et, quand il paraîtra, Sur les Frontières Religieuses de Schlumberger (ce qui en est paru ds [dans] la revue m'a alléché. x Mais je suis vraiment impatient de votre lettre. L. [Léon] Bopp s'inquiète aussi. x M. Bubber [Martin Buber] a conseillé à Lavastine, s'il publiait la traduction de son livre, de commencer par l'introduction, et non par ce que je vous ai envoyé. En effet, c'est utile pour le lecteur, à titre de renseignement historique (bref, mais suffisant) ; et surtout Bubber [Buber] y parle assez longuement de la philosophie profane, en particulier de Spinoza, du point de vue juif, ce qui [est] très intéressant (le point de vue est l'inverse du mien, qui regardait Spinoza s'élevant, en les brisant (ou plutôt presque ), au-dessus des cadres de la philosophie profane ; Bubber [Buber] le regarde comme un penseur juif qui commence à tomber dans la philosophie.) Enfin, il y a dans cette introduction de quoi intéresser ceux pour qui l'essentiel à l'état pur est incompréhensible. Je vous l'enverrai dès qu'elle sera traduite. x Oui, mais si je vous écris tout d'un coup, vous serez tellement surchargé que votre lettre se fera attendre de plus en plus. J'espère surtout que vous n'êtes pas retombé malade. Je viens d'apprendre que les angines peuvent être très ébranlantes de la santé. Mais sans doute est-ce le travail. Nos amitiés à vous deux de Vera et de moi René Daumal Pension La Ferme – 60A, route de ChêneGenève [horizontalement, à gauche en rouge] à envoyer et noter l'adresse

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