[1934]
Cher ami,
Je ne voulais pas vous écrire sans vous envoyer en même temps les Basiles. Et ça m'a pris plus longtemps que je ne croyais : j'ai dû d'abord fabriquer un autre texte pour Présence (ça s'appelle Têtes fatiguées, et ce n'est pas mal non plus) ; puis la fin de celui-ci clochait et était inutilement longue : Basile lui-même l'a brutalement abrégée, (le salaud!) comme vous pouvez lire dans les 5 dernières lignes) ; par contre j'ai ajouté quelques précisions zoologiques, et Basile, qui a horreur de l'exotisme, a censuré le mot : « Inde » (ne le répétez pas, il ne veut pas trop qu'on sache d'où vient la citation pp. 6 et 7 ; ou alors, lui demander un rendez-vous) ; enfin il a tenu à ajouter ridiculiser un peu les mots : « heureux peuple… tibétain » Je m'incline.
L. [Léon] Pierre-Quint m'écrit pour me demander [rature] si vous aviez pensé que l'étude de Mlle Mariani sur M. [Marcel] Proust, dont je vous ai remis quelques chapitres il y a environ un an, serait publiable. Et il aimerait beaucoup (pour être libre envers l'auteur) avoir un mot écrit de vous là-dessus. Voudriez-vous en tout cas lui renvoyer le manuscrit ? (1, Avenue Rodin, XVIe ). Merci.
Ici, on continue. Je ne peux pas vous tenir mieux au courant de ce que je fais qu'avec les Basiles. Pourtant, la situation matérielle est plutôt catastrophique. Si vous pouviez me faire obtenir une avance dès que possible sur les Basiles, ça pourrait au moins reculer sérieusement la catastrophe. Et j'ai oublié de vous demander le même service que lorsque je suis parti pour l'Amérique : une lettre de vous (vous trouverez bien la forme à adopter) qui laisse entendre que je reçois de l'argent de la N.R.F. ; (si vous m'y demandez aussi des comptes-rendus de spectacles, conférences, expositions,