8. Bharata (le Théâtre). D'après mes recherches, il n'y a décidément pas de traduction de ce 1er chapitre (sauf une 20aine de stances dans S. [Sylvain] Lévi) ni en français ni en anglais, et je ne crois pas non plus en allemand. Il y a encore quelques corrections de détail à faire, et à récrire le tout. J'ai promis à ARR [André Rolland de Renéville] que vous le lui montreriez. Je crois que ça intéressera aussi Artaud.
9. Bacillus. Mais n'ai-je pas répondu à toutes ces questions dans la lettre que vous avez montrée à M. Church ? Les notes que je vous ai envoyées alors étaient selon ce principe : en l'absence d'une indication expresse de l'auteur, changer le moins possible, en serrant au plus près ses intentions ; car vous m'aviez dit alors qu'il ne voulait plus s'occuper de ce conte pour le moment. Si maintenant il veut le reprendre, qu'il me dise plus précisément quelles so étaient ses intentions et pourquoi le texte actuel ne le satisfait pas ; autrement, je travaille dans le vide, et je risque de faire un conte qui soit de moi, alors que je dois faire un conte qui soit de M. Church (genre d'exercice qui m'est d'ailleurs très utile en ce moment et que j'aimerais faire). En règle générale, s'il est entendu que l'on pense avant de faire une œuvre, il doit être possible de formuler cette pensée initiale en quelques mots, pour les besoins exclusifs de la cuisine : c'est cette formule, germe ou « argument », que je voudrais avoir pour aller plus loin.
Serait-ce tout ? si j'en oublie, ce sera pour la prochaine.
Vers fin avril, nous viendrons tous deux vous dire bonjour et vous raconter des choses bien intéressantes. En attendant nous vous serrons les mains à tous deux
René Daumal