Vous visualisez actuellement un média autre que celui transcrit/à transcrire.
(suite)Voilà pour les « affaires courantes ». Il n'est pas indispensable que vous fatiguiez vos yeux à lire le reste. Je crois que tout homme a un point de moindre résistance, dont le contrôle lui échappe. Ainsi de mes sentiments pour ma fille. C'est en pensant à elle beaucoup plus qu'à moi-même, dont le sort ne m'intéressait plus guère, 1° qu'en 1945 j'ai « choisi la liberté », 2° qu'ensuite j'ai essayé de tenir le coup. Avec d'ailleurs, dans les très mauvais moments, une espèce de révolte contre son existence dont la pensée m'empêchait de disposer librement de la mienne. Mais l'idée de ne pas la revoir (avant de mourir par exemple) m'était intolérable,- ou l'idée qu'elle pût avoir un père en prison et ne pas comprendre pourquoi. En 45, en Allemagne, le jour de mon arrestation, le hasard a fait que je sois « interrogé » dans une pièce du C.I.C. [Counter Intelligence Corps] américain dont la fenêtre donnait à peu près sur la chambre (de l'autre côté de la rue) où étaient ma femme et ma fille. On ne voyait rien, mais on entendait. Et j'ai entendu ma fille éclater en sanglots (elle avait cinq ans). Eh bien,

Conseils