jeudi soir [1950]
Mon cher Jean,
Oui, bien sûr, je suis d'accord pour remanier tous les ms. [manuscrits] que l'on voudra ! Merci d'avoir pensé à moi.J'attends donc des nouvelles de vous, de Queneau, de [Wermand?].
Vercors : on ne songe pas à lui reprocher de poser la question (tout de même, il n'est pas le premier…), mais de lui proposer des réponses à la fois simplistes et néfastes par leurs prolongements actuels . Je suis chaque jour un peu plus convaincu que l'intégration (cœur et esprit) au « social » est la pire des duperies, la plus dangereuse des démissions. Toutes les positions que l'on peut adopter, sur ce plan-là, sont à la fois stériles et vaines, toutes aboutissent à quelque trahison (de soi-même).Je reproche aussi à Vercors de se prendre au sérieux avec une naïveté assez ridicule. A-t-on idée d'intituler son discours « Postulat apodictique » ? De se vouloir « un écrivain responsable devant les hommes » ?Je n'ai pas parlé – par pudeur – du Silence de la mer . Mais entre nous soit dit, je trouve ce livre (et plus encore la pièce et le film qu'on en a tirés) passablement ridicule(s).
Pour ce qui est de la question, telle que