lundi [1950]
Cher Jean Paulhan,
Je me trompe peut-être, mais il m'a semblé vous trouver mieux allant.C'est très gentil à vous, en tout cas, de me donner une heure, ainsi, de temps en temps. (Il paraît que mon humeur s'en ressent heureusement…) J'espère que cela ne vous ennuie pas du tout ?
L'ennui que j'ai à parler de ces choses m'a fait oublier de recourir à vos conseils ou suggestions touchant à ma situation vis-à-vis de Lang. L'avenir (matériel) me préoccupe un peu, je vous le disais. (La vérité est que je n'étais pas fait du tout pour la vie « aventureuse » et le jour-le-jour…)
Je suis sûr que Georges Navel exerce un vif attrait sur les femmes ? J'ai toujours envié ces hommes qui joignent une évidente finesse d'esprit à cet équilibre et cette plénitude physiques.