lundi [1950]
Cher Jean Paulhan,
Merci de votre mot rassurant. À force de lire, d'écrire… et de vivre des romans « noirs », je finis par avoir des peurs absolument déraisonnables. (Il y a aussi ce « pessimisme béat » que vous savez être un de mes traits.)
Par contre, vous êtes moins rassurant en ce qui concerne Comœdia , et si l'existence matérielle ne me paraît pas poser de bien graves problèmes d'ici juillet-août, je suis un peu perplexe en ce qui concerne la suite.Mais ce serait un comble de vous ennuyer avec mes soucis post-estivaux…
J'ai acquis une tortue d'eau, naine, au lieu de la couleur aquatique qui me faisait envie, mais qui, me dit-on, eût risqué de jeter la panique dans mon hôtel. (Il y a de fort jolies bêtes de ce genre, rue Linné, à trente mètres de chez vous.)La tortue d'eau (naine) semble fort fascinée par la couleur blanche, et, notamment, s'absorbe des