vendredi soir [1950]
Mon cher Jean,
Il y a dans le n° [numéro] d'octobre d'Esprit un article de Gabriel Venaissin qui, je crois, vous intéresserait (« Rhétorique, Algèbre et Signification »). Si vous ne l'avez pas sous la main, je vous le donnerai à lire.
J'ai alerté Sigaux au sujet d'Edith Thomas, en lui suggérant de se mettre en rapports avec elle, ou, à défaut, avec vous.
Je suis à nouveau mal fichu,- rechute grippale, nerfs ou foie, je ne sais pas trop ; et j'ai une vive horreur de ces malaises indéfinissables.
Un peu partout on me parle des difficultés de l'édition, de restrictions, etc. Cela m'inquiète un peu. Je me demande si G.G. [Gaston Gallimard] pourra, finalement, quelque chose pour moi. Si non, après l' « avortement » de Comœdia , cela me laissera, en novembre, fort embarrassé. (Je me mettrais bien à écrire des romans policiers (c'est un vieux violon d'Ingres), mais encore y faudrait-il un peu de temps, pour que ce soit « renttable »…)Pardonnez-moi de vous ennuyer