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Le 24 décembre 1958 Mon cher Jean, Je viens de recevoir votre mot que m'a retourné la Maison de Chirurgie de la rue de Turin, d'où je suis sorti il y a seulement quelques jours, après une opération qui a duré trois heures. Je suis ému que vous m'ayez associé à votre petite-fille [mot barré illisible] Claire dans son premier âge. Je voudrais supporter cette fracture (la quatrième) aussi bien qu'elle. J'ai le buste entouré d'une cuirasse de plâtre, le bras droit en avant également plâtré et un aspect peut-être mythologique. À la clinique, j'ai lu, d'un bout à l'autre, le numéro de cette chère N.R.F. sur Martin du Gard. Il s'y trouve des pages heureuses. J'ai été pourtant parfois agacé, surtout par la citation répétée par un chacun de la phrase d'André Gide : « Ce n'est peut-être pas un grand artiste, mais c'est un gaillard ». Cette pareille phrase ne me paraît pas vouloir dire grand-chose. Et à vous ? Je viens de recevoir l'Anthologie des Poètes de la N.R.F. Dans l'annonce faite pour cette Anthologie, on précisait que les poètes édités dans la Maison seraient là au complet. C'est là, me semble-t-il, une erreur : quid de ceux comme Géo Charles parus jadis dans la Collection « Une œuvre, un portrait » ? Et ceux parus dans la collection « Jeune Poésie » ? Vous faites bien, cher Jean, de me rappeler à la transcendance sous l'espèce des courbes de la plus haute mathématique. Me voilà pour de longues semaines immobilisé place des Vosges ? Ah ! Je serais bien content que vous passiez m'y voir comme vous me le proposez amicalement. Je vous prie de bien croire, cher Jean, à

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