Écrivez-moi à l'avenir : 24 rue du Colisée
Paris, le 10/8/29
96 ave. des Ternes
Mon cher Paulhan,
Vous êtes un garçon terrible et affreusement logique. Je garde un excellent souvenir de vous. Je vous crois honnête et travailleur, - mais je vous prie de me dire à quoi tout cela sert, dans un monde mesquin où les cris que vous me demandez, retentissent comme dans le désert ?
Toutefois, je me décide de faire m'écarter un peu de l'isolement que je me suis imposé devant un si épouvanttable acte que celui que je commets, en frappant [mots barrés illisibles] sauvagement. Je le fais, pas pour monsieur Gallimard, dites-le lui bien, car il n'a su faire aucun effort pour moi, mais dans l'espoir que vous, Paulhan, vous ferez plus qu'enregistrer un cri dans la NRF : j'entends que vous sachiez réunir des forces honnêtes, propres, autour de l'effroyable que je démasque, et que vous preniez en mains des causes et des sorts qui sont perdus sans un puissant soulèvement de consciences.
Je vous ai prévenu télégraphiquement