Grignan, le 6.V.54
Cher ami,
je viens de recevoir, non sans quelque effroi, les épreuves du Musil. Deux ou trois raisons m'auraient fait préférer qu'il ne parût pas : vous les aurez devinées en lisant ma lettre d'hier. D'abord, je ne voudrais en aucun cas que Flamand, qui s'est montré d'une rare courtoisie à mon égard, pense que j'ai laissé publier ce texte sans le consulter ; en second lieu, je trouverais dommage que, sur 1000 pages de roman, dût paraître justement un passage non