je suis certain qu'il a quelque chose dans le corps, humainement et littérairement. Je ne sais si ce qu'il fait est au point (bien que beaucoup plus au point que H. Trintzine, par exemple) ; mais il y a qq. chose en lui, encore une fois. Je vous demande donc de lire ce manuscrit et (si, comme il est probable, il vous semble difficile de porter un jugement sur un reportage) celui du roman, vous-même, et de me donner votre avis.
Arland m'a confié pour deux jours un chat en forme de lézard gris qui s'appelle le Cha-Boum. (le nom... enfin ! Chatouffu, c'est mieux, comme dit ma femme.) Je vous conseille de vous faire prêter ce chat : il murmure de façon très curieuse, et; vu son jeune âge, je crois qu'il va bientôt parler. - J'ai rapporté à Fleuret les objections que vous faites à l'entrée vengeresse des écureuils à Ekaterinbourg. Mais Fleuret n'a jamais vu le mot funérailles qu'au pluriel et les lapins et les écureuils qu'en [mot illisible] Voilà où mène la lubricité.
Je suis allé lundi à la N.R.F. je ne vous ai pas vu, mais j'ai vu madame Pascal (qui trouve des jardins japonais sur son bureau depuis que vous publiez un roman chinois, si vous publiez ensuite un roman genre Chamson, j'apporterai un pommier) et Julien Benda. Dans les coins, on trouvait des gens. Les gens ont demandé à Benda s'il les accompagnait « Non, répond Benda, ou du moins pas tout de suite : j'ai qq chose à dire à M. Malraux » Je commence à m'inquiéter. Enfin, nous nous dirigeons ensemble vers votre ancien bureau. Benda, épanoui, ouvre la porte et découvre une dactylo. « On ne peut pas trouvé un endroit tranquille, dans cette maison ! » Je lui propose le banc vers de l'entrée « Non, nous serions dérangés » Je me sens de plus en plus inquiet. « Allons chez le pâtissier ? » Nous descendons. Là, assis devant moi, Benda me regarda dans les yeux, secoue un index machiavélique et déclare : « Je vais vous lire ma réponse à Maurras... »
Votre ami