à suivre vos raisonnements : plus me ravit votre maîtrise.) Ainsi, le goût que j'ai pour l'étymologie est sorti indemne du débat. Car j'ai du goût, ne vous en déplaise, pour l'étymologie. J'en ai fait beaucoup jadis, aux Chartes, avec le père Longuon, avec Elie Berger, à la Sorbonne avec Brunot. J'ai continué depuis. Avant d'employer un mot, j'aime retourner aux sources, retrouver son origine, son sens premier, savoir d'où il sort. Avant d'introduire quelqu'un chez moi, j'ai la même sorte d'exigence. Vous ne m'avez pas guéri de cette manie – peut-être illusoire ) mais qui me donne, en écrivant, bonne conscience, confort moral. Cela n'empêche pas que je je me sois fort amusé à suivre les délicats méandres de votre controverse, et que j'en aie tiré, pour mon instruction, grand profit. On revient toujours enrichi, d'une rencontre avec vous !
Je lis chaque mois votre N.N.R.F. De A à Z, avec une inaltérable sympathie. Je m'y sens chez mi, j'y respire l'air natal...
Je vous serre bien affectueusement les mains,
Roger Martin du Gard