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Ne me réservez donc aucune page de votre numéro d'hommage, mon cher Paulhan, je n'aurais rien à vous y mettre. Je suis bien sensible à votre mot, et que vous ayez pensé à moi (- qui m'éloigne, qui m'enfonce peu à peu dans mon crépuscule...) Je suis bien remis de mon opération, mais le vieillissement général s'accentue, il me semble, surtout depuis ces derniers mois, où je suis atteint de la façon la plus éprouvante, sinon dangereuse : condamné, par une violente crise de rhumatisme dorso-lombaire, à une vie de paralytique. Impossible de sortir du lit avant 5 ou 6 comprimés d'aspirine ; mes journées commencent à midi ! Et se passent dans un fauteuil corseté dans un carcant orthopédique... ! Mon petit-fils m'a amené à Nice, au début de décembre, par avion : je n'ai pas une seule fois pu reprendre l'ascenseur, pour faire ne fût-ce que cinquante mètres, sur la terrasse. Une chance d'habiter un pays où le soleil vient de lui-même à vous, tous les jours, à la fenêtre ! Excusez ces jérémiades, cher ami. C'est entre nous ; - pour répondre à vos questions amicales. Bien affectueusement vôtre, R Martin du Gard

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