de repos, allongé sur mon lit, la jambe malade légèrement surélevée afin de permettre au genou de se désankyloser peu à peu (il est presque tout à fait raide). ¼ d'heure de marche, 10 minutes de repos ; ¼ d'heure de marche, etc...etc.... Cela de 8h du matin à 4 heures ½ du soir … Vous voyez cela ? Je ne pense pas, je suis tout entier dans mes jambes.
Ou si je pense, c'est promptement et pour un instant seulement … À votre question : « depuis quand êtes-vous poète, etc ? », ceci m'est venu tout de suite à l'esprit : « La poésie qui est comme le sang de l'âme révoltée est aussi le miroir de l'âme paisible. Mais cette paix que j'entends est probablement l'état de révolte le plus beau, le plus harmonieux, le plus riche. La poésie est le vrai refuge de l'âme. C'est son habit des jours de fête ». Après cela rien à faire, la « flamme » n'était plus. Mais que pensez-vous de cette « définition » ?
Oui, n'est-ce-pas, je vous écris d'une manière guindée ?.. Pardonnez mes hésitations. Peut-être qu'à force de ne vouloir pas vous décevoir je perds mon naturel et cherche mes voies alors que je devrais me laisser conduire par elles … Mais heureusement vous dites bien voir ma salle, ma galerie, mon espace. Ainsi comprenez-vous la difficulté que j'éprouve souvent à trouver à ma pensée une expression suffisante … Pour penser je dois me livrer à un vérittable travail ; et cela transparaît ici.
J'ai reçu vos deux livres ; vous ne m'avez pas demandé de faire une note pour celui de Dabit. Mais j'en ferai une pour « les lances rouges » certainement et une autre aussi si vous le désirez pour « faubourgs de Paris ». Mais comptez-vous sérieusement sur ces notes ? Si oui, écrivez-le moi, et je me presserai …
J'écris peu, parce que la marche m'accapare et que les cris de mes camarades et leurs musiques sont des obstacles presque insurmonttables mais quand bien même serais-je dans une chambre, que la nécessité de marcher (et de cette manière cadencée et fréquente) rendrait le travail