Adrienne Monnier
1er Avril 1930
Cher Ami,
Sollier est très content de votre lettre, oui, qu’il est content que vous ayez aimé ses Vierges folles ; il n’était pas sans inquiétude.
Il est tout à fait de votre avis au sujet du discours de Jeanne ; il faut nettement enlever la partie du « postal » ; il avait eu lui-même envie de la supprimer et avait demandé l’avis de Sylvia et de Rinette qui s’étaient déclarées pour le maintien, du fait que c’est un des détails les plus directement observés de toute l’histoire. Par ailleurs, il ne déplaisait pas à Sollier que ce long épisode (long par rapport au reste) fit oublier les garçons, et surtout Albert auquel il avait été amené à donner plus d’importance qu’il n’aurait voulu. Dans sa pensée, on devait surtout voir les filles ; Albert est là comme le Tentateur, qu’il n’a pu s’empêcher de justifier, d’expliquer.
Et naturellement, cette idiote de Jeanne n’a la parole qu’en qualité de témoin d’Auguste ; elle en profite, elle s’étale. Elle aura les « Crêpes », et c’est tout !
Au sujet de « ravaudant les éternités », Sollier ne