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30 septembre [1952] Cher Paulhan J'ai été heureux d'avoir de vos bonnes nouvelles par Véronique, qui m'a dit tout ce que vous venez encore de faire pour moi. Elle a dû vous faire part de mon refus formel d'accepter ce chèque qu' « on » vous a demandé de me transmettre. Nous sommes du reste tous deux d'accord, elle et moi, à ce sujet. Je n'ai jamais été « subventionné » par qui que ce soit, je ne vais pas commencer maintenant. Certes, notre situation matérielle est extrêmement moche. Mais je ne veux pas d'aumône, surtout du monsieur qui est responsable, par sa trouille, de tous nos ennuis présents. Je n'ai pas besoin de ça. J'ai besoin qu'on me laisse le moyen de me refaire un peu une vie, de retravailler, de m'occuper du livre que j'ai écrit, de ceux que j'ai à écrire, bref, qu'on ne m'interdise plus Paris. Je n'ai pas besoin de secours officiels ; mais simplement je demande que les officiels me foutent la paix ; alors, j'en suis presque sûr, j'arriverai à me débrouiller. Ce sont ces stupides interdits qui me contraignent en ce moment à une vie de demi-clochard, qui me causent à tous points de vue un préjudice énorme. Ce n'est pas une obole de 30.000 frs [francs] qui peut réparer ça. Serait-elle d'ailleurs de 3 millions que je la refuserais aussi net. Je vous laisse juge, cher Paulhan, d'examiner avec Véronique le mode le plus convenable de restitution, mais ce qui m'importe, c'est que cette restitution ait lieu le plus vite possible. Si vous estimez bon que Véronique y joigne un mot, elle le fera. Si ce doit être moi, je m'exécuterai correctement. Mais [rature illisible] ce ne sera pas sans mal, et il faudra que j'aille chercher mes formules de politesse très loin dans mon encrier… Cher ami, que j'aurais envie de vous voir ! Je n'arrive

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