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pas à comprendre comment je me résigne à une existence aussi stupide et lugubre que celle de ces semaines de Normandie. Je ne me reconnais plus. Naguère, je n'aurais pas toléré ça 24 heures, quand bien même toutes les polices de France auraient été sur pied. Il faut croire que la prison m'a bien éteint. Je relis Joyce, Ulysse. Il y avait bien longtemps que je n'y avais remis le nez dedans. j'aime toujours ça, vous ne devez pas en être très surpris. C'est inégal, tous les gros livres le sont… Mais je trouve ça bien meilleur que tout ce qui en a procédé depuis. C'est peut-être le signe que je vieillis. Comme je vous envie votre magnifique jeunesse, votre appétit toujours aussi vif devant les nouvelles choses, les nouvelles tentatives ! Je pense aussi, mélancoliquement, à mes Étendards. Vont-ils vraiment disparaître de la circulation, sombrer dans l'oubli et le silence comme le premier navet venu ? Ils ne méritent tout de même pas ça. Ce serait vraiment à vous dégouter [sic], sinon de continuer, en tout cas de publier. Je m'interromps, c'est l'heure de la poste normande. Il pleut et vente sans arrêt depuis 4 jours. Si du moins j'étais au bord de la Manche, je verrais les tempêtes ! Mais les éléments déchaînés sur les pommiers et les herbages, ça n'es ne donne rien d'épique. Croyez, cher Paulhan, encore une fois, à ma sincère gratitude, et à mon très amical souvenir.

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