Jeudi [1957]
Hier soir, en rentrant de la N.R.F.? J'ai trouvé votre lettre sous ma porte. Toutes ces bonnes paroles (écrites et orales) m'ont fait un bien immense. J'ai besoin de beaucoup plus d'encouragements qu'on ne croit.
L'inquiétude (qui demeure toujours) concerne donc maintenant la seconde moitié du livre : N'allez-vous pas la trouver moins bonne ? (D'autant plus qu'elle n'est évidemment pas faite pour être lue trois semaines après la première.) mais, sauf imprévu, j'aurai fini l'ensemble à la fin du mois. (Il me reste une quinzaine de pages à écrire et je sais avec précision ce qu'elles doivent contenir.)
Mon deuxième sujet d'angoisse est, dans un autre domaine, l'appartement de la rue Laffite. Je vous ai dit à quel point mon existence en dépend. Or ce M. Pierre avec qui je suis en rapport ne veut toujours pas me donner d'assurance formelle, ni me désigner l'étage éventuel, à plus forte raison. Je l'ai rappelé après vous en avoir parlé, la semaine dernière, mais sans pouvoir lui dire la cause précise de mes inquiétudes : à savoir qu'un autre de vos protégés semble beaucoup plus avancé que moi dans une affaire concernant le même immeuble.
Or je n'ose plus, maintenant, en appeler à la direction générale, craignant de sembler me plaindre de M. Pierre qui est, en réalité, très aimable et