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Texte transcrit
La séance débute à 10 heures, tous les membres du Conseil
étant présents.
Le Président indique que l'ordre du jour ne comprend que
l'examen de la conformité à la Constitution de la loi de
finances pour 1980.
Il donne immédiatement la parole au rapporteur, Monsieur
SEGALAT.
Monsieur SEGALAT : La loi de finances pour 1980 arrive
aujourd'hui devant une dernière et nouvelle difficulté
où son existence peut être mise en cause. C'est la
première fois que, devant le Conseil, la loi de finances
est attaquée par un moyen qui met en cause la loi toute
entière. Le Président de l'Assemblée nationale saisit
le Conseil pour lui demander quelle est la validité
de la procédure suivie pour l'élaboration de la loi
au regard des dispositions de l'article 46
organique. Il le fait, d'une façon brève, en une phrase
“En application du deuxième alinéa de l'article 61 de la
Constitution, j'ai l'honneur de soumettre au Conseil
constitutionnel la loi de finances pour 1980, en vue de
l'examen de sa conformité à la Constitution, au regard
de la procédure d'établissement des lois de finances et,
notamment, de l'article 40 de la loi organique". Les
députés du groupe socialiste, dans une seconde saisine,
vous posent notamment la même question. Le texte qu'ils
ont remis au Conseil est d'une grande complexité. Il se
développe sur 13 pages.
Dans la séance d'aujourd'hui, nous examinerons simplement les
arguments de procédure. L'argument de la conformité à
l'article 40 de la loi organique se trouve,. tant dans 1a
saisine du Président de l'Assemblée que dans celle des députés.
Monsieur le Président a prévu, pour la séance d'aujourd'hui,
de n'examiner que ce moyen car, ou bien le Conseil décide
d'accueillir ce grief et la loi n'étant pas conforme à la
Constitution il n'y a pas lieu d'examiner les autres moyens,
mais il est alors urgent de rendre notre décision pour qu'une
loi de finances puisse être refaite rapidement, ou bien le
Conseil estime que la procédure d'élaboration n'est pas
contraire à la Constitution et alors il faut prévoir une
nouvelle séance de façon à laisser à votre rapporteur le
temps d'étudier le détail des autres arguments. Dans ce cas,
une nouvelle séance aura lieu dans un délai très rapproché.
Les circonstances dans lesquelles est née la difficulté
apparaissent très clairement dans les débats de l'Assemblée
nationale. Les 24 premiers articles du projet ont connu diverses
fortunes et il a été voté sur eux puis, le 22 octobre, l'article
25 relatif à l'équilibre des ressources et des charges a provo-
qué un long débat qui ne portait d'ailleurs pas sur les éléments
fondamentaux de cet article mais simplement sur une proposition